• légende urbaine

    Carla passait le plus clair de son temps à somnoler nonchalamment sous le soleil des tropiques. Non pas qu’elle ne fut pas disposée à pratiquer quelque activité, mais la chaleur, si écrasante, avait de curieux effets sur son organisme.
    Carla consacrait aussi de nombreuses heures à parader au milieu des mâles. C’était une belle brune et elle était plutôt grande, dépassant souvent en taille ses nombreux amants.
    Ce que Carla détestait par contre, c’était jouer avec les enfants du village. Ceux-ci aimaient la chahuter et cela lui déplaisait fort. Pourtant Carla avait eu de nombreux enfants.
    Donc un matin, Carla décida d’aller voir sous d’autres cieux si la vie était meilleure. Elle, qui jusque là, avait vécu au milieu des indigènes voulut découvrir la civilisation. Mais elle s’égara en chemin.
    Bérengère passait le plus clair de son temps à s’occuper de son foyer, toujours débordante d’activité. Non pas qu’elle ne fut pas disposée à prendre un moment pour se reposer, mais la vie, si compliquée, ne lui laissait pas le temps de souffler.
    Bérengère consacrait ainsi de nombreuses heures à s’occuper de son mari. C’etait une blonde quelconque et elle était plutôt petite, plus petite que son mari.
    Ce que Bérengère détestait par contre, c’était les mégères âgées de son quartier. Celles-ci aimaient la critiquer et cela lui déplaisait fort. Pourtant Bérengère avait aimé ses vieux parents.
    Donc un matin, Bérengère décida de vaquer à ses activités habituelles. Elle, qui jusque-là, détestait la foule, décida de s’attarder au supermarché. Elle en connaissait bien la route.
    Carla pénétra dans la plantation. Il faisait une chaleur encore plus étouffante sous les tôles des hangars. Nulle ouverture, tout l’ensemble était clos.
    Carla se déhancha. Les ouvriers à la peau mâte travaillaient comme des esclaves pour des salaires de misère. Ils cueillaient les bananes, les transportaient dans les hangars. Là, d’autres besogneux les triaient puis les conditionnaient avant de les charger dans des camions en direction de l’aéroport.
    Carla fit du charme à l’un des travailleurs et celui-ci lui accorda une place dans son camion.
    Bérengère pénétra dans la grande surface. Le système d’air conditionnée déversait une douce brise fraiche. De larges baies vitrées procuraient une vue sur la rue.
    Bérengère se raidit. Les ménagères au teint pâle se pavanaient comme des pachas prêtes à dépenser des fortunes. Elles se saisissaient des articles, les disposants dans leurs caddys. La, d’autres acheteuses passaient à la caisse, sortaient du magasin avant de charger leurs courses dans leur voiture pour regagner leurs foyers.
    Un beau métis sur une affiche fit du charme à Bérengère et celle-ci se dirigea vers le rayon fruits et légumes.
    Bérengère contempla le stock de fruits puis tendit la main pour se saisir d’un régime de bananes.
    Elle fut aussitôt prise d’un malaise et se retrouva comme paralysée. Elle s’écroula sur le carrelage raide morte. Après tout, Bérengère n’était qu’une ménagère !
    Carla contempla la main qui se tendait vers le stock de fruits pour se saisir d’un régime de bananes. Elle fut aussitôt prise d’une grande frayeur. Elle bondit puis détala sur le carrelage bien vivante. Et fila se cacher dans un coin.
    Après tout, Carla n’était qu’une tarentule !


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