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Ça faisait des mois que je n’avais pas bougé. Posé, immobile, à attendre que quelque chose se passe. Autour de moi, il y avait du mouvement. Moi, personne ne me choisissait !
Un samedi, il devait être 15h, un jeune homme, m’a saisi...
— Ça fera bien l’affaire pour cette conne !
Il me couvrit d’un emballage cadeau laid et me donna le lendemain à sa belle-mère, Josette.
— Oh, des chocolats, dit-elle, en me découvrant !
Puis, elle me posa dans un coin duquel je ne bougeai pas pendant trois semaines. Et un matin, elle dit à son mari :
— Merde, j’ai oublié de prendre quelque chose pour Martine, c’est son anniversaire aujourd’hui !
Elle me prit entre les mains.
— Bon, ça ne paie pas de mine mais c’est mieux que rien ? demanda-t-elle à son mari, comme pour se rassurer. Il acquiesça.
Deux heures après j’étais dans les mains de sa collègue Martine qui feignit d’être satisfaite de me recevoir !
Arrivée chez elle, Martine me sortit du sachet dans lequel elle m’avait transporté et me montra à son mari.
— Elle ne s’est pas foulée Josette !
Son mari grogna :
— C’est mieux que rien, elle n’était pas obligée.
Il me saisit et dit :
— Si tu n’en veux pas, j’en prends volontiers !
Il retira le film plastique qui me couvrait. J’y pris beaucoup de plaisir, j’allais enfin me faire manger. Lorsque soudain, il s’écria :
— Mais ils sont périmés ces chocolats !
— Quelle conne cette Josette, répondit sa femme.
Et je finis à la poubelle...
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